Journée d’intégration du lycée : Saint Paul se met au vert.

---

   Se rouler par terre, sous un filet. Errer dans les sous-bois, avec un bandeau sur les yeux. Tirer très fort sur une corde, pour se libérer de l’adversaire. Non, rassurez-vous, personne n’a été enlevé ou séquestré, en cette belle journée d’intégration du lycée Saint Paul. Bien au contraire. Les classes entrantes (Secondes générales et professionnelles, ainsi que la Troisième prépa-métiers) ont pris leurs marques et leurs repères, sur la plaine du Mont Olympe, le lundi quatre septembre. Le Mont Olympe, quoi de mieux pour un challenge sportif et d’adresse ? Alors, comment intègre-t-on à Saint Paul ? D’abord, on invite le soleil. Ensuite, on réunit environ 150 élèves, autour de huit épreuves élaborées par mes collègues d’EPS et encadrées par des enseignants intraitables, mais bienveillants.  Pour les élèves, l’objectif est bien sûr, de faire figurer leur classe sur le podium. La compétition se veut bon enfant, mais elle suscite tout de même une certaine émulation. Et surtout, elle a pour autre but de souder, sinon fédérer les groupes-classe. Jouer au basket ou participer à une course d’orientation par équipes ne fait pas de miracle, même avec Saint Paul au-dessus de l’épaule. Mais affronter l’adversité rapproche forcément les individus.

   Bien sûr, il n’était pas question d’organiser un Battle Royale ou un Hunger Games sanglant, duquel ne réchapperaient que les plus machiavéliques. Non il a seulement suffi à la classe de seconde quatre d’être globalement les meilleurs, pour remporter la coupe, suivis des Seconde deux, un et cinq. Parmi les incontournables de la journée, on a pu retenir le parcours obstacles. Comme son nom l’indique, il oppose une certaine résistance à la progression du groupe, surtout si ses membres sont obligés de faire la chenille, pour les franchir… Autre grand moment : le parcours à l’aveugle. A l’opposé du cursus scolaire proposé dans l’établissement, les élèves progressent ici, dans l’inconnu. Les yeux bandés, ils sont guidés par la voix d’un « cornac » et doivent ramasser des balles perdues. Je parle bien évidemment de balles de ping-pong, savamment dissimulées par mes collègues de philo, au milieu d’un bosquet. Un joyeux foutoir, donc, qui se solde par quelques collisions sans gravité, mais également par une épidémie d’extinctions de voix, du côté des aboyeurs. Je pourrais également parler du tir à la corde, summum de la ringarditude… à priori, car au final les équipes y prennent un véritable plaisir, les vainqueurs n’étant pas forcément les plus lourds sur la balance. J’oublie le lancer de vortex, une sorte de roquette en plastique mou, dont il s’agit de se débarrasser au plus vite et au plus loin, ainsi que le tir à l’arc. Je rassure les parents inquiets. Pas de flèches acérées. Non. Seulement des ventouses, pas toujours promptes à coller à la cible.

   Voilà, une mise en jambes, plutôt réussie. Et pour les réfractaires à l’exercice physique, ils sont déjà rassurés, car dès le mardi, ils ont pu retrouver leurs marques, dans des salles de classe, avec tableau et professeur, prêts à découdre avec une nouvelle année scolaire.